Martial RAYSSE
Martial Raysse est né à Golfe-Juan-Vallauris le 12 février 1936.
A la fin des années 60, les coulées de peintures et dessins à l’encre de Chine laissent place aux premiers assemblages de l’artiste, composés d’objets récupérés avec un intérêt particulier pour ceux en matière plastique. Dès 1959, il commence à élaborer son concept « d’hygiène de la vision » et réalise ses premiers assemblages d’objets neufs en « vitrine ».
En 1962, la galerie Schmela de Düsseldorf expose ses premiers assemblages de photos de femmes sur miroirs. Il participe ensuite à l’exposition Dylaby – dynamic labyrinth du Stedelijk Museum d’Amsterdam où il commence à utiliser le néon comme matière-couleurs.
Martial Raysse séjourne 1 an au Chelsea Hotel de New York avant de s’installer à Los Angeles, où l’exposition Mirrors and Portraits de 1963 à la Dwan Gallery consacre sa réputation aux Etats-Unis.
Il ne participe pas au IIe Festival du Nouveau Réalisme de Munich.
1965 marque l’année de sa première rétrospective au Stedelijk Museum d’Amsterdam : Martial Raysse, maître et esclave de l’imagination. Cette exposition inaugure la série des « tableaux à géométrie variable ».
Il représente le France à la 33e Biennale de Venise et se voit attribué le prix David Bright, réservé aux artistes de moins de 45 ans. En 1967, il réalise les décors d’un autre ballet de Roland Petit « Lost Paradise » pour le Royal Ballet de Covent Garden, à Londres. Une rétrospective au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles lui est consacrée la même année. Il expose ensuite Identité, maintenant vous êtes un Martial Raysse à la Galerie Iolas de Paris, où le spectateur est pris au piège d’une caméra et d’un moniteur de télévision.
Il revient de New York à Paris dès qu’il prend connaissance des débuts de l’insurrection étudiante et participe à la réalisation d’affichages à l’Atelier populaire des Beaux-Arts et à celui des Arts Décoratifs. Les 12, 13 et 14 décembre, il expose 3 jours, 3 Martial Raysse à la Galerie Iolas de Paris et, le même mois, est nommé, avec le soutien actif des élèves, professeur à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris.
Il expose en 1969 sa forme en liberté à la Galerie Der Spiegel de Cologne, puis à la Galerie Alexandre Iolas à Genève et à Paris. La même année, il filme Camembert Martial Raysse Extra-Doux et réalise les décors de « Votre Faust », opéra d’Henri Pousseur et Michel Butor, à la Scala de Milan. Une rétrospective lui est consacrée à la Galerie Nationale de Prague.
Martial Raysse tourne la vidéo Lotel des Folles Fatmas.
En 1977, il participe à l’exposition Paris-New York au Centre Georges Pompidou et à la Documenta 6 à Cassel. Il expose en 1978 à la Galerie Karl Flinker des détrempes sur bois intitulée Spelunca visita interiora terrae, rectificando invenies occultum lumen (Par la caverne visite l’intérieur de la terre, en te purifiant tu trouveras la lumière cachée). Il réalise également deux vidéos : Intra Muros et La petite Danse. La série Un jardin au bord de la lune est exposée en 1979 à la Galerie Claude Givaudan à Genève.
En 1982, il expose plusieurs nus au Musée Picasso d’Antibes et reçoit le Grand Prix National de la Peinture. En 1984, il donne une conférence au Centre Georges Pompidou intitulée : « De quelques paroles sur la première épître de Paul aux Thessaloniciens jusqu’à : Qu’il est long le chemin qui mène à ma blonde ». Il présente sa série des petits tableaux du Graal à la nouvelle Biennale de Paris en 1985 et anime jusqu’en 1987 un cours de dessin à l’Ecole des Arts Décoratifs de Paris.
Plusieurs commandes publiques lui sont confiées à la fin des années 80 : La Fontaine de la Place du Marché à Nîmes ; la sculpture en bronze Sol et Colombe et onze panneaux de mosaïque pour les métopes du Conseil économique et social, à Paris ; la Place d’Assas, à Nîmes, qu’il a réaménagée et ornée de sculptures à la demande de la Ville.
En 1995, il réalise le film Mon petit cœur présenté au Centre Georges Pompidou dans le cadre de l’exposition Féminin Masculin. Il achève, en 1996, le grand tableau Mais dites une seule parole commandé pour la BNF et expose en parallèle de nouvelles peintures de petits formats à la Galerie de France, la série des grisailles.
Le Centre Georges Pompidou organise en 1997 une rétrospective de ses dessins intitulée Chemin faisant, Frère Crayon et Sainte Gomme. Martial Raysse commence ensuite une série de grandes fresques destinées à la décoration de la Chapelle du vieux village de Pierre et Feu.
En 2000, il montre à la Galerie de France Bénie soit la femme si sage ainsi que des œuvres sur le thème de la tentation de Saint Antoine, des sculptures en papier, des icones poétiques en matériaux divers. Il réalise également le film Ex-voto, présenté sur Canal +. Au début des années 2000 plusieurs expositions sont organisées en Asie : Pékin, Séoul, Shanghai, Canton.
Il tourne en 2008 le film Re-fatma.
Nombre de ses œuvres apparaissent dans les expositions de la collection François Pinault : Sequence 1 (2007), Mapping the studio (2009), Qui a peur des artistes ? (2009). Il participe également à l’exposition Ingres et les modernes organisée par deux conservateurs du Louvre (Jean-Pierre Cuzin et Dimitri Salmon) du Musée national des Beaux-arts du Québec et au musée Ingres de Montauban en 2009. Il fait parti des artistes de l’exposition brésilienne Autour d’un siècle d’art en France 1860-1960, présentée à Porto Alegre et à Sao Paulo. La Maison Rouge accueille en 2011 plusieurs de ses néons lors de l’exposition Néon, Who’s afraid of red, yellow and blue ?
Photos autorisation Alban Raysse