Association pour la Sauvegarde d'Ussy

Martial RAYSSE

Martial Raysse est né à Golfe-Juan-Vallauris le 12 février 1936.

 
C’est à Nice, en 1955, que Martial Raysse réalise ses premières oeuvres et publie pour la première fois une plaquette de poèmes. Deux ans après, ses premiers poèmes-objets et mobiles sont présentés à l’exposition Les peintres de vingt ans à Nice. Suivra en 1958 sa première exposition personnelle à la Galerie Vieil-Olivier de Beaulieu-sur-mer.

 A la fin des années 60, les coulées de peintures et dessins à l’encre de Chine laissent place aux premiers assemblages de l’artiste, composés d’objets récupérés avec un intérêt particulier pour ceux en matière plastique. Dès 1959, il commence à élaborer son concept « d’hygiène de la vision » et réalise ses premiers assemblages d’objets neufs en « vitrine ».
1960 : Martial Raysse imagine avec ses amis niçois, Yves Klein et Arman, un axe Nice-Los Angeles-Tokyo, pour déborder les « centres » dominateurs Paris et New York. Il signe la déclaration du Nouveau Réalisme mais sa participation à ce groupe sera de courte durée. Raysse expose avec Arman à la galerie Schwarz de Milan en 1961 et participe la même année à la IIe Biennale de Paris ainsi qu’à l’exposition Art of Assemblage de New York.

 En 1962, la galerie Schmela de Düsseldorf expose ses premiers assemblages de photos de femmes sur miroirs. Il participe ensuite à l’exposition Dylaby – dynamic labyrinth du Stedelijk Museum d’Amsterdam où il commence à utiliser le néon comme matière-couleurs.
Martial Raysse séjourne 1 an au Chelsea Hotel de New York avant de s’installer à Los Angeles, où l’exposition Mirrors and Portraits de 1963 à la Dwan Gallery consacre sa réputation aux Etats-Unis.
Il ne participe pas au IIe Festival du Nouveau Réalisme de Munich.
Des expositions de Martial Raysse s’organisent alors deux deux côtés de l’Atlantique : Mythologies quotidiennes en 1964 organisée par Gérarld Gassiot-Talabot au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris ; Made in Japan…Tableau horrible…Tableau de mauvais goût… à la Galerie Alexandre Iolas de New York, etc.

 1965 marque l’année de sa première rétrospective au Stedelijk Museum d’Amsterdam : Martial Raysse, maître et esclave de l’imagination. Cette exposition inaugure la série des « tableaux à géométrie variable ».
Le ballet de Roland Petit l’« Eloge de la folie », en 1966 au Théâtre des Champs-Elysées, lui permet de réaliser ses premiers décors. Cette année, il réalise également son premier film : Jésus Cola (mais l’artiste avait déjà utilisé la technique cinématographique, notamment pour le tableau Suzanna, Suzanna en 1964). Le cinéma gardera par la suite une place importante dans son travail.
Il représente le France à la 33e Biennale de Venise et se voit attribué le prix David Bright, réservé aux artistes de moins de 45 ans. En 1967, il réalise les décors d’un autre ballet de Roland Petit « Lost Paradise » pour le Royal Ballet de Covent Garden, à Londres. Une rétrospective au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles lui est consacrée la même année. Il expose ensuite Identité, maintenant vous êtes un Martial Raysse à la Galerie Iolas de Paris, où le spectateur est pris au piège d’une caméra et d’un moniteur de télévision.
 
En 1968, il refuse de participer au Prix Marzotto.
Il revient de New York à Paris dès qu’il prend connaissance des débuts de l’insurrection étudiante et participe à la réalisation d’affichages à l’Atelier populaire des Beaux-Arts et à celui des Arts Décoratifs. Les 12, 13 et 14 décembre, il expose 3 jours, 3 Martial Raysse à la Galerie Iolas de Paris et, le même mois, est nommé, avec le soutien actif des élèves, professeur à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris.

 Il expose en 1969 sa forme en liberté à la Galerie Der Spiegel de Cologne, puis à la Galerie Alexandre Iolas à Genève et à Paris. La même année, il filme Camembert Martial Raysse Extra-Doux et réalise les décors de « Votre Faust », opéra d’Henri Pousseur et Michel Butor, à la Scala de Milan. Une rétrospective lui est consacrée à la Galerie Nationale de Prague.
C’est en 1970 qu’il décide d’abandonner « l’esthétisme formel ». Il s’engage alors dans le travail collectif avec le film Le Grand Départ, où il cite des tableaux célèbres de Delacroix, Ingres et Millet. Il utilise le négatif-couleur et les très hauts contrastes, ainsi que la musique soft-rock du Gong et les chants tibétains. En 1971, il fait parti de P.I.G, groupe d’une vingtaine de personnes qui produiront rituellement dessins, peintures, photos, journaux jusqu’en 1973. Parallèlement, il crée l’environnement Oued Laou pour l’exposition de 1971 du Moderna Museum de Munich. En 1972, il expose Six images calmes, sérigraphies et objets à la Galerie Iolas à Paris et refuse, avec vingt-cinq autres artistes de participer à l’exposition 72/72 au Grand Palais. La même année, dans le cadre de la manifestation Rencontres à Pampelune en Espagne son néon Liberté chérie est détruit avant l’ouverture.
 
Il s’installe à Ussy-sur-Marne en 1973 et commence à dessiner et peindre la série Loco Bello. Gilles Raysse organise rue du Dragon en 1974 l’exposition Coco Mato : « choses » et assemblages divers, cordes à linges, plumes, etc. La série de dessins Sic transit gloria mundi est exposée en 1975 à la galerie Benator de Genève, puis dans l’exposition Neue Bilder und Zeichnungen à la Galerie Der Spiegel à Cologne, tandis que la série Loco Bello est exposée à la Galerie Karl Flinker de Paris.
Martial Raysse tourne la vidéo Lotel des Folles Fatmas.

 En 1977, il participe à l’exposition Paris-New York au Centre Georges Pompidou et à la Documenta 6 à Cassel. Il expose en 1978 à la Galerie Karl Flinker des détrempes sur bois intitulée Spelunca visita interiora terrae, rectificando invenies occultum lumen (Par la caverne visite l’intérieur de la terre, en te purifiant tu trouveras la lumière cachée). Il réalise également deux vidéos : Intra Muros et La petite Danse. La série Un jardin au bord de la lune est exposée en 1979 à la Galerie Claude Givaudan à Genève.
 
Martial Raysse s’établit alors dans le Périgord, où il commence à peindre des objets de La Petite Maison : balai, chaise, feu de cheminée, etc. : les autels de la vie quotidienne. Avec la série Diane 80, il réalise ses premiers vrais portraits, dessins et tableaux. Ses aquarelles et dessins font l’objet d’une exposition en 1980 à la Fondation Verraneman, en Belgique et en 1981 les petites peintures qu’il réalise depuis quelques années sont exposées au Musée national d’Art moderne, ainsi qu’au Stedelijk Museum d’Amsterdam. Par ailleurs, il réalise à la demande du Ministère des Relations Extérieures un autoportrait en vidéo : Sous un arbre perché.

 En 1982, il expose plusieurs nus au Musée Picasso d’Antibes et reçoit le Grand Prix National de la Peinture. En 1984, il donne une conférence au Centre Georges Pompidou intitulée : « De quelques paroles sur la première épître de Paul aux Thessaloniciens jusqu’à : Qu’il est long le chemin qui mène à ma blonde ». Il présente sa série des petits tableaux du Graal à la nouvelle Biennale de Paris en 1985 et anime jusqu’en 1987 un cours de dessin à l’Ecole des Arts Décoratifs de Paris.
Plusieurs commandes publiques lui sont confiées à la fin des années 80 : La Fontaine de la Place du Marché à Nîmes ; la sculpture en bronze Sol et Colombe et onze panneaux de mosaïque pour les métopes du Conseil économique et social, à Paris ; la Place d’Assas, à Nîmes, qu’il a réaménagée et ornée de sculptures à la demande de la Ville.
 
1991-92 : il peint Le Carnaval à Périgueux pour sa rétrospective de novembre 1992 à la Galerie Nationale du Jeu de Paume, laquelle voyagera ensuite au Museum Moderner Kunst de Vienne, au Centre Julio Gonzalez de Valence et au Carré d’art de Nîmes. Les éditions Galerie de France publient, en octobre, ses Six Sonnets.

 En 1995, il réalise le film Mon petit cœur présenté au Centre Georges Pompidou dans le cadre de l’exposition Féminin Masculin. Il achève, en 1996, le grand tableau Mais dites une seule parole commandé pour la BNF et expose en parallèle de nouvelles peintures de petits formats à la Galerie de France, la série des grisailles.

 Le Centre Georges Pompidou organise en 1997 une rétrospective de ses dessins intitulée Chemin faisant, Frère Crayon et Sainte Gomme. Martial Raysse commence ensuite une série de grandes fresques destinées à la décoration de la Chapelle du vieux village de Pierre et Feu.
Il présente en juillet 1999 l’exposition Le Carnaval à Périgueux à l’espace culturel François Mitterand de Périgueux accompagné de nombreux travaux sur papier et d’une fresque Je ne sais pas ce qu’il en est de vous, mais… Martial Raysse travaille ensuite sur ses premiers dessins pour la Chapelle St Martial à Ribérac.

 En 2000, il montre à la Galerie de France Bénie soit la femme si sage ainsi que des œuvres sur le thème de la tentation de Saint Antoine, des sculptures en papier, des icones poétiques en matériaux divers. Il réalise également le film Ex-voto, présenté sur Canal +. Au début des années 2000 plusieurs expositions sont organisées en Asie : Pékin, Séoul, Shanghai, Canton.
Martial Raysse réalise ses premiers vitraux en 2001 pour l’église Notre-Dame de l’Arche d’Alliance à Paris. En 2002, il participe à l’exposition Paris : capitale des Arts 1900-1968 à la Royal Academy of Arts de Londres et au Guggenheim Museum de Bilbao. En 2005, la Galerie de France présente l’œuvre Dieu merci accompagnée d’une multitude de dessins préparatoires. Cette même année, il réalise également un portrait en néon pour la façade du cinéma MK2/Quai de Loire à Paris.
Il tourne en 2008 le film Re-fatma.

Nombre de ses œuvres apparaissent dans les expositions de la collection François Pinault : Sequence 1 (2007), Mapping the studio (2009), Qui a peur des artistes ? (2009). Il participe également à l’exposition Ingres et les modernes organisée par deux conservateurs du Louvre (Jean-Pierre Cuzin et Dimitri Salmon) du Musée national des Beaux-arts du Québec et au musée Ingres de Montauban en 2009. Il fait parti des artistes de l’exposition brésilienne Autour d’un siècle d’art en France 1860-1960, présentée à Porto Alegre et à Sao Paulo. La Maison Rouge accueille en 2011 plusieurs de ses néons lors de l’exposition Néon, Who’s afraid of red, yellow and blue ?
En 2011, Martial Raysse devient « l’artiste français vivant le plus cher au monde » après qu’un de ses portraits des années 60 ait été adjugé 4,8 millions d’euros dans une vente aux enchères à Londres.
Il est actuellement représenté par la galerie Kamel Mennour à Paris.
Photos autorisation Alban Raysse